Quelques réponses de jeunes aux questionnaires :

Publié le par LesTroisSam


          Nous avons vu divers aspects auxquels doit faire face la prévention, et ce, malgré le cadre juridique entourant l’alcool chez les mineurs. Comme nous avons pu le remarquer jusqu’ici, il est question d’une lutte permanente, nécessitant des fonds, des intervenants, de l’innovation et de la persévérance.

           

Pour autant, on ne peut que se demander les réactions des jeunes face aux campagnes de prévention : ont-ils réellement connaissances de ces campagnes ? Qu’en pensent-ils ? Est-ce qu’ils ont conscience des risques qu’ils encourent en se livrant à de tels excès?

 

Voici la réaction d’une jeune lycéenne de 19 ans, répondant à l’un de nos questionnaires : « Les campagnes ne ciblent pas assez les vrais motifs de consommation, les réelles causes. Ce n’est que mise en scène de ce qu’il peut arriver (mort…). Je ne pense pas que cela fasse peur aux jeunes». Une élève de 16 ans nous répond : « Ceux qui n’ont pas l’ « habitude » de boire vont être plus sensible que les autres ayant plus d’ « expérience ». Car lorsqu’on a déjà bu plusieurs fois on sait ce que ça fait, on a donc moins « peur » et on est moins affecté par les risques. »

 

Faire « peur » semble devoir être l’objectif des campagnes de prévention. Un jeune âgé de 19 ans affirme qu’elles ne sont « pas assez choquantes ». Deux de ses camarades tiennent des propos similaires : « Les campagnes ne sont pas assez choquantes ! », les jeunes « restent aveugles face aux risques »,  elles « ne donnent pas envie de ne pas y toucher ». Un adolescent de 16 ans nous affirme même que selon lui, « ça donne encore plus envie ».

Pour une jeune fille de 18 ans, lycéenne, la raison serait l’« absence de mise en relation entre les spots télévisés / les affiches, avec son cas personnel ». Une élève la rejoint : « Je pense qu’à partir du moment où quelqu’un boit, même si il y a des campagnes de préventions, les gens se diront qu’ils boivent que occasionnellement et ne sentent pas concernés. Ils se voilent la face. »

 

Les interventions en milieux scolaires ne reçoivent pas -elles non plus- toujours bon accueil : « On a déjà trop d’intervention, ça devient chiant. », « On s’en fout. », « Aucun intérêt »…

 

Plusieurs jeunes nous assurent même être parfaitement au courant des risques. Selon un lycéen âgé de 15 ans : « quand on consomme on connaît les risques ». Un autre élève, à peine plus âgé -16 ans- déclare ainsi : « Je pense que les jeunes savent ce qu’ils encourent. Nous faisons ce que nous voulons. »

Deux lycéennes de 16 et 17 ans précisent leur point de vue : « Les jeunes sont bornés et n’en font qu’à leur tête. », « La prévention ne change pas la mentalité des jeunes. Ils boivent pour se vider la tête et ils se sentent bien après, alors ils continuent. ».

Une de leur camarade affirme que, contrairement à ce qu’ils disent, « Les jeunes ne se rendent pas compte des conséquences à long terme de la consommation d’alcool ».

 

Un élève résume l’accueil réservé aux interventions à visées préventives ainsi : « Les jeunes ne prennent pas au sérieux les intervenants. Ils pensent tout savoir. ». La prise de conscience semble devoir passer par le vécu : « On se rend compte des risques ou des désagréments après une bonne cuite. », et non après une intervention !

 

Si l’idée générale des élèves interrogés semble être que les campagnes de prévention n’ont pas d’impact sur les mentalités des jeunes, cet état d’esprit ne représente pas pour autant l’unanimité.

En effet, certains lycéens nous font part de leur position favorable quant aux campagnes de prévention ; reprenons ici les propos tenus par ces élèves de 19 ans, « Les campagnes sur le lien alcool/volant peuvent être très choquantes pour les jeunes », « Les spots télévisés permettent une prise de conscience. ». Un jeune de 20 ans trouve les « Pubs très concrètes. ». Un de ses camarades ajoute que « S’il n’y en avait pas, la vision des jeunes sur l’alcool serait différente ». Selon un autre, « Cela nous permet de voir les conséquences qu’à l’alcool sur notre organisme et de voir jusqu’où ça peut aller au niveau des effets indésirables.». Une jeune lycéenne de 19 ans nous fait  part de son souhait : « Je pense qu’il ne faut pas arrêter, garder espoir afin qu’un jour la prise de conscience soit totale ».

 

           Les avis sont donc très divergeant selon les personnes interrogées. Cependant, nous souhaitons souligner ici un constat réalisé au cours de notre étude : si les jeunes ont majoritairement tendance à répondre « non » lorsqu’il leur est demandé si les campagnes de prévention on un effet sur les comportements des jeunes, beaucoup d’entre eux répondent pourtant que « oui », sur le plan personnel, ces campagnes contribuent à les rendre plus responsables.

Publié dans Nos entretiens

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